La couverture… et les ardoises

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Couverture : Revêtement en dalles, en tuiles, en ardoise ou en plomb, destiné à garantir les voûtes ou les charpentes d’un édifice contre les eaux pluviales.

Définition du dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIème au XVIème siècle d’Eugène Viollet-le-Duc – chapitre Ardoise.

Les ardoises

Il est à noter que tous les composants d’un édifice se définissent par les matériaux disponibles dans la région où il est construit. Il en va de même, bien sûr, pour la couverture. Par conséquent, à Dol-de-Bretagne, c’est l’ardoise qui s’impose.

Qu’est ce que l’ardoise ?

L’ardoise est une pierre naturelle de type schiste. L’ardoise se fend naturellement en fines couches sous l’effet de chocs sur sa tranche. C’est cette prédisposition qui était autrefois idéale pour la fabrication des ardoises de toiture, car on pouvait obtenir des pièces planes presque naturellement calibrées rapidement et avec très peu d’effort. Cette méthode de clivage par choc permet d’arriver à des épaisseurs relativement fines : de nos jours les ardoises font 3.5mm d’épaisseur. Les plaques ainsi obtenues vont pouvoir être taillées à la forme que l’on souhaite : rectangulaire, carrée, pointue, ou avec des formes plus complexes.

Comment poser des ardoises ?

Le montage des ardoises pour en faire une couverture se rapproche du principe des écailles de poissons : un premier rang avec les ardoises jointives suivi d’un deuxième rang décalé dans le sens de sa largeur d’une demie-ardoise et dans le sens de la hauteur d’un tiers ou d’un quart de sa hauteur, en fonction de la pente de la charpente. Et ainsi de suite jusqu’au faitage.

Mais il faut faire tenir en place cette ardoise sur la charpente : aussi il faut la clouer en partie haute sur la volige. Pour cela on utilisait des clous en cuivre pour résister au temps et aux intempéries. Notons qu’il faudra attendre le milieu du XIXème siècle pour voir apparaitre les crochets d’ardoises tels que nous les connaissons aujourd’hui.

Si vous souhaitez en savoir plus, le Dictionnaire raisonné de l’architecture française d’Eugène Viollet-le-Duc vous apportera, comme d’habitude, plus d’informations.

Un petit lien pour voir un très intéressant reportage sur la fabrication des ardoises.

Il est à noter que même si les moyens mécaniques ont changé depuis le XIème siècle, date du début de l’utilisation des ardoises en couverture, la taille se fait toujours de la même façon et est toujours le résultat du coup de « patte » de l’homme.

Nos outils pour nos ardoises

La première chose à faire est de se fabriquer les outils qui vont permettre de couper à longueur et cliver les ardoises : le but étant d’obtenir des ardoises entre 0.8 et 1.2 mm d’épaisseur pour une taille de 10 par 13 mm.

Des ardoises de toiture sont la matière première. Une première découpe à la scie à eau permet d’obtenir des bandes de schiste de 13mm de large. La première idée était de fabriquer un massicot pour couper les ardoises à la longueur de 10mm environ. Le résultat n’a pas été concluant. Mais il restait à trouver une solution pour le clivage. En s’inspirant de la technique réelle, nous avons fabriqué un couteau diviseur.

Après affutage, il va permettre de cliver les bandes d’ardoises.

Un petit coup de marteau bien ajusté et la bande va se cliver pour obtenir la bonne épaisseur finale.

Pour obtenir les ardoises finales, il ne reste plus qu’à les couper à longueur avec une pince perroquet.

Mais la pratique donne quand même au moins 50% de déchets.

La pose de nos ardoises

Pour la pose, nous allons suivre la même méthode que pour une vraie couverture : c’est-à-dire commencer par le bas. Les rangées vont se superposer en respectant le « pureau« . A partir de la deuxième rangée, il va falloir mettre au même niveau les ardoises : le clivage est moins régulier que pour les vrais, il faut donc biseauter les ardoises déjà en place pour assurer un positionnement correct et éviter les surépaisseurs.

Puis vient la présentation d’une première ardoise de la rangée. Si c’est bon, on dépose un cordon de colle vinylique sur le haut de la rangée précédente et les voliges. C’est ce collage qui va servir d’accroche aux futures ardoises.

Et ainsi de suite jusqu’à couvrir toute la charpente !

Prochaine mise à jour …………… Janvier 2025 pour les abords et le final.

N’oubliez pas qu’il n’y a « que » 7500 ardoises pour la couverture.

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